Le Taennchel est célèbre pour ses formations rocheuses imposantes et pittoresques. Ce sont des roches gréseuses avec des rochers fantastiques qui ont attiré l'attention des hommes et des légendes de géants, d'esprits, de fées. Partis à 24 de la Verrerie antérieure sous le refuge du Schelmenkopf, où l'on peut se garer, nous rejoignons par un chemin assez raide le refuge du club vosgien de Ribeauvillé.
Puis nous entamons par le sentier balisé croix bleue la montée vers la crête où nous retrouvons le sentier de crête rectangle jaune vers l'est, longeant la vallée de Sainte- Marie-aux-Mines.
On passe successivement devant les Trois Petites Tables, curieuse roche percée à jour, puis les Trois Grandes Tables, imposante formation de 3 rochers, dont l'un d'eux est le fameux rocher de l'anneau (969m), où l'on accède par un escalier et des crampons en fer. On y trouve un anneau , auquel, selon la légende, on amarrait les bateaux alors que la plaine du Rhin constituait un immense lac. Inscription humoristique dédiée à Noé (de 1879).
Nous marchons vers l'abri Kutzigbuech où nous profitons d'une pause pour prendre la pose photo grâce à un aimable touriste randonneur. Nous poursuivons par le Rammelfelsen, plateau de rochers en saillie, et le Rammelstein, point culminant du Taennchel (992m). On emprunte ensuite la crête par le rocher des reptiles dont le rocher du crocodile et c'est là que la vue est absolument remarquable sur la vallée de Sainte- Marie-aux-Mines.
Enfin apparaît le rocher des géants dont la face nord ressemble à une tête de géant. La légende veut que, depuis ce rocher, des fées avaient jeté un pont jusqu'à la roche du Chalmont, de l'autre côté du Val de Lièpvre, d'où aussi le nom de roche des fées. On suit les balises anneau rouge et on longe le "mur païen" vers le Sud. Ce grand mur, très long (plus de 2km) appelé faussement "mur païen" a suscité différentes explications, mais il ne s'agit sans doute que d'un mur de démarcation, d'époque moderne.
Ce versant du Taennchel antérieur nous mène au rocher des Titans, roche-borne de l'ancien "Glaserbezirk" qui porte en relief les armes des Ribeaupierre, anciens patrons des verriers de l'époque avec les lettres GLB.
Nous arrivons au rocher de la Paix d'Udine (885m) au bout du Mur dit Païen, rocher en forme d'autel, qui avec sa magnifique vue sur la plaine du Rhin, nous permet de tirer le repas du sac sous un beau soleil. La Paix d'Udine ou traité de Campo Formio en 1797, victoire de Bonaparte, général en chef de l'armée française en Italie, sur les Autrichiens. Ce rocher commémore le traité où plusieurs habitants de Ribeauvillé sont montés au Taennchel pour graver ici cette date du 22 brumaire de l'an VI et leurs initiales.
Nous repartons en descendant un sentier agréable, puis un chemin forestier entouré de genêts à balai vers le carrefour du brigadier Denny, qui aurait planté un Séquoia en1856 pour célébrer la naissance du prince impérial, fils de Napoléon III et de l'impératrice Eugénie. Arrive le carrefour du cerisier noir (plus justement merisier) surtout connu du fait de sa situation à la croisée des chemins entre Ribeauvillé et ses châteaux, Thannenkirch et le Taennchel et enfin le carrefour Hasenclever (715m) avec son abri du Taennchel.
De là, après une pause, nous repartons par le chemin croix bleue qui contourne la Grande Verrerie qui fut fondée vers 1687 par des ouvriers venus de Savoie, de Suisse, de Forêt- Noire et d'Autriche. Après l'épuisement du bois pour la fabrication du verre, fut créée la Verrerie neuve ou Verrerie postérieure vers 1708, alors que la première était déjà appelée Vieille Verrerie dès 1734. La fabrication cessa dès avant la Révolution française.
A l'arrivée, après 15km et 400m de dénivelé, nous nous sommes arrêtés au refuge du Club Vosgien du Schelmenkopf pour nous désaltérer et nous rafraîchir. La dernière descente vers le parking plus bas a été l'occasion de partager les impressions avec une touriste de Vendée ravie d'avoir découvert les Vosges.